les couteaux de tables

Voila a peu près 50 ans a l'âge de 14 ans je devenais apprenti coutelier dans l'entreprise familiale. Et oui pas de grandes études (d'où mes

fautes d'orthographe) je n'avais qu'une seule chose en tête les couteaux et pourtant j'étais loin des laguioles ,Pradel Tonneau ect car

on ne fabriquais que du table.

Je suis la dernière génération a avoir fabriqué des couteaux tables, nous en faisions des centaines par jour dans la poussière

la fumée sans aspiration seule évacuation la fenêtre ouverte.

Nous finissions la journée noir comme des ramoneurs, rien a voire avec le travail actuel .

Heureusement les temps on changé en bien évidemment.

Pour faire les couteaux que je vais vous présenter on utilisait les meules pour calibrer faire les pans a facette des lames , meules rondes

meules a filet c'était autre chose que le back, les décrassés les équilibrées leur donné du mordant avec une lame de faux usée.

Il fallait des polissoires plate des rondes de toute les largeurs même des polissoires a filet qui étaient tellement fines qu'i fallait

les émerisées souvent

Les feutres émerisés fin pour les lames un peu plus gros pour les manches.

Il nous fallait tout un arsenal d'outils que l'on adaptait suivant le modèle de lame.

Quand j'ai commencé on était 15000 dans la coutellerie, maintenant en cherchant dans les coins il en reste 3000!

Je vais arrêter mon blablabla pour vous présenter les couteaux (quand je parle couteau je sais pas m'arrêter)

Il y avait les forgés les fourrés les plate semelles

Je vais commencer par les forgés
Le premier couteau lame Yatagan a filet manche acétate blond

Le deuxième couteau lame Boucheron manche acétate rosé Boucheron du non de la forge( disparue aujourd'hu)





Le 1er lame ? manche acétate queue de poisson rosé
Le 2eme lame Bodinat manche ivoirine Bodinat du nom de le forge( disparue aujourd'hui)




Le 1er lame? manche acétate rosé
le 2eme lame Mondière manche acétate blanc Mondière du nom de la forge (disparue aujourd'hui)




Le 1er lame Sauge a filet manche galalite (galalite matière fabriquée a base de lait un coup de marteau elle vole en éclats)
le 2eme lame ?manche acétate rosé




Le 1er lame Diamant manche ivoirine blanc La lame diamant était fabriqué par les forges Brunel (disparues aujourd'hui)
le 2ème lame Pointe Emoussée a filet manche nylon rosé





Si le sujet vous intéresse je suis prêt a le poursuivre si vous le trouver inintéressant je l'arrête a vous de décider

Tous les modèles que je présente n'existe plus et sont en voie de disparitions mes enfants jugeront pour la suite poubelle ou pas!

Pour moi, pas de soucis pour que tu continues, bien au contraire !

Un retour en arrière qui nous promet encore de bons moments en ta compagnie Bernard

Merci pour ton partage

Toutes ces lames étaient en "kirouille"

Non elles étaient en inox autrement elles seraient dans un piteux état, entreposées dans la première partie de l'usine quand tu

rentres pour ceux qui connaissent l'usine!

super interressant oui !
Ton expérience commencée il y a un demi-siècle est d'une richesse incroyable, tes témoignages sur l'histoire et l'évolution de la coutellerie ne peuvent laisser indifférent.....
pour ma part j'adhère à fond
En plus ces couteaux de table me font penser à ceux que mes parents ont eu à leur mariage ...
Continue Routu S'il te plait

Surtout n’arrêtes pas ton blablabla !

Yes!
ça m'intéresse beaucoup les couteaux de table, d'ailleurs j'en aurais quelques uns à vous montrer aussi.

tu devrais te mettre à écrire Routu, avant que tout ce savoir ne disparaisse !!

Un grand merci pour ce témoignage Routu

Et surtout continue

voila

MErci à toi pour toutes ces infos

la suite ! la suite ! la suite ! la suite ! la suite !

super!
ça a vraiment existé de fixer des lames au manche avec de la cire?
....sur des pièces en argent notamment...

Je crois aussi que la transmission des savoirs est une richesse, trop souvent négligée...
Qu'importe les fautes, les correcteurs sont la pour ça.
Mais ton histoire, liée à la coutellerie, à la vie de ce bout d'Auvergne, au monde ouvrier, si elle se perdait, serait une faute , et celle ci serait incorrigible....



Et pourquoi ne pas créer une association, liée au forum, dont le but serait la préservation de ce patrimoine, dont Bernard est la pierre d'angle ?

Bon v'la ty pas que je m'emballe..... yaka, yfokon, yapluka ..... Mais cette reflexion ne peut faire de mal ....

Oh oui, merci de continuer, c'est assez rare de voir ces couteaux sur des forums.

caramajka a écrit:

ça a vraiment existé de fixer des lames au manche avec de la cire?....sur des pièces en argent notamment...

Dans le "Manuel du coutelier" de Landrin (1835) on peut lire p; 209 la composition du ciment pour fixer les manches:
"Le mastic ou ciment des couleliers, se fait avec de la brique broyée assez fin sur la plaque à l'émeri, et de la poix-résine broyée de même; la dose de l'une et de l'autre est quatre partie de résine et une partie de brique, lesquelles sont bien mêlées ensemble . On ajoute une partie de cire jaune, pour que le mastic soit moins cassant."
J'imagine que depuis on a pratiqué autrement !
Tu utilisais quoi ?

Réponse aux questions

Pour le montage des manches acétate on chauffait la soie du couteau on enfonçait la soie dans le trou du manche qui était

plus petit que la soie et en refroidissant la soie collait a l'acétate c'était indémontable si vous ne retiriez pas la soie pendant qu'elle

était encore chaude si le couteau était mal ajusté c'était trop tard il fallait casser le manche au marteau.

Pour le montage des couteaux galalite, Corne, Bois on utilisait un produit que l'on appelait ciment de coutelier de couleur marron

on le faisait fondre dans une gamelle une fois liquide on le versait dans le trou du manche on mettait la soie froide et en

refroidissant le tout se solidarisait. Pour le démonter on trempe le manche dans une gamelle d'eau bouillante le ciment fond

vous n'avez plus qu'a enlever la lame. Problème en chauffant les manches en corne on tendance a se déformer.

Je vous ferez une photo du bloc de ciment.

Quand vous versiez le ciment il fallait faire attention au doigts qui tenait le manche

Pour les manches en argent on utilisait du plomb fondu, même système que pour le ciment sauf que pour le démontage vous

pouviez le laisser bouillir toute la journée ça bougeait pas. Il fallait mettre directement le manche sur la flamme a la jonction du

manche et de la lame. Si vous mettiez la flamme au milieu du manche votre couteau explosait car l'air ne pouvait pas sortir.

J'ai fais l'expérience sans le vouloir je n'ai jamais recommencé (comme on dit c'est le métier qui rentre)

La soie c'est la partie en fer qui rentre dans le manche.

Pas facile d'être court pour expliquer. Pour ceux qui passeront penser a me demander de leur faire voire.

Pour en revenir a la cire je n'ai pas connu, en démontant des couteaux ancien pour mettre des lames inox on a trouver

des colles qu'on ne connaissait pas .

clair comme de l'eau de roche

j'ai tout compris

ça me donne meme envie de faire des couteaux de table tout ça

Routu Président Routu Président Routu Président Routu Président Routu Président

très intéressant Bernard, Merci.

Routu Président





Claude tu t'emballe reviens sur terre dans 5 ans je serais trop vieux

meuh non Bernard ! la mode est au jeunisme mais y'a rien de tel que l'expérience n'est-ce pas ?
et puis .........je t'ai vu dimanche tu tiens la grande forme

Non, sans blagues, tu vois bien bien que ton expérience nous interesse tous ! on attend tes récits comme à la veillée pour aller s'endormir sur de belles histoires
merci Routu !!!

très intéressant tout ça, des enseignements qui pourront peux être servir un jour.

D'accord avec les autres. il ne faut pas laisser partir toute ton expérience, les astuces, les tours de main, les souvenirs.
Même ce qui te parait anodin ( tu baignes dedans depuis ton enfance ) sera une mine d'informations pour les autres.
Je me permet de parler par retour d'expérience car j'ai fait un " petit précis de patois familial" pour mes enfants et petits enfants qui ravit tout le monde même en dehors de ma famille.
Dans la même veine j'ai fait une étude assez fouillée sur les articles vendus fin 19ème dans une épicerie de mon village à partir d'un vieux livre de compte qui allait partir à la poubelle.
Mon jeune fils a attrapé le virus et vient de terminer la retranscription des mémoires de prisonnier de guerre de son grand père ( aujourd'hui décédé) à partir de notes prises en captivité retrouvées dans plusieurs petits carnets et de lettres de famille.
Pardon de parler de moi mais tout ce qui est immatériel est beaucoup plus difficile à conserver et à transmettre qu'un couteau qui va subsister après la disparition de son fabricant.

très intéressant effectivement....les couteaux en argent ça doit plus beaucoup se monter... on a gardé ceux que vendait l'arrière grand père....
tout ça me fait surtout regretter de ne pas t'avoir pris un couteau du temps de ta splendeur professionnelle....
ta spécialité en pliant c'est quoi? bah...je ne désespère pas complètement

Ils sont en acier au carbone. Tous ont un manche en corne.

La lame de celui du haut est tellement fine que le bout a fini par se casser. Il nous sert a éplucher les légumes.

Celui du milieu est marqué " J.D médaille d'or paris 1900". j'en ai trouvé une série de 6 à l'abandon dans un chais. Ce sont nos couteaux de table sauf lorsque les aliments peuvent prendre le goût de l'acier. Auriez vous une info concernant ce fabricant ?

Celui du bas porte , je suppose, le nom d'un revendeur qui devait être situé dans cette petite ville.

du temps de ta splendeur

Faut pas exagérer cara

En couteau fermant t il me reste plus grand chose ,je n'ai plus de laguiole en plus a l'époque c'était des mouches soudées

Colibri épuisé depuis longtemps malheureusement


Maintenant je retape des régionnaux que je récupère dans les usines fermées Gouttiere -Tonneaux-Aurillac-Pradel-Charretier-Charlois

Yssingeaux-Navette corne ivoirine cerfé 1p 2p 3p 6p 8pièce Cracra ect....

Voilà un couteau ( couteau à roti ?) dont le manche a été monté avec les produits dont tu parles.
Le manche est constitué de deux demies coques en argent réunies par soudure.
Il a été rempli d'une matière noiratre dure qui ressemble à de la résine.
le problème c'est que le manche a beaucoup souffert jusqu'à se plier légérement vers le haut.
Les soudures ont laché en plusieurs endroits et la matière de remplissage s'est effritée puis s'est sauvée partiellement. Quelqu'un a bouché la fuite en écrasant le bout du manche.....

Ces couteaux dates des années 1920 toutes les lames étaient en acier carbonne pour les noms beaucoups de lames

étaient marquées au non des clients et pas au nom des fabricants.

Le 2eme c'est un couteau lame orfèvre renaissance manche cul de poule corne virole vase perles

le 3em " " " " " " " Japonais corne virole vase unie

Tous ces couteaux avaient été remis au gout du jour et j'en ai fabriqué des quantités mais avec des lames inox

je les présenterai prochainement

Des viroles de cette époque années 20 il m'en reste des quantités qui ne serviront jamais je vous les présenterai

J'ai retrouvé un catalogue de cette époque je vais essayer de faire des photos

Catalogue trouvé dans une usine fermée
Regardez bien les titres et les matériaux utilisés

Il y avait énormément de couteliers qui fabriquaient ces articles































Les lames étaient estampées dans les nombreuses forges de Thiers

Les manches étaient achetés chez les cacheurs de corne de Thiers et ses environs

Les viroles venaient des Ets Barthe et Marty pros qui étaient basé a Paris et avait un dépôt a Thiers

Imaginez un peu le stock d'un fabriquant de couteaux

Super ces planches

Les couteaux argent était fabriqués surtout dans la capitale par des Orfèvres, a Thiers nous fabriquions
.
les lames pour des Orfèvres de Paris PLISSON BOULANGER CHRISTOFLE ect..

En général les manche sont en métal argenté

Les manches en argent massif sont trop fragile car mince, celui que tu possèdes tout cabossé doit être en argent massif.

Faire attention dans les brocantes aux couteaux ou couvert marqué argent massif c'est rare que ce soit vrais j'ai

eu pas mal de discussion j'ai toujours abandonné vu la mauvaise foie et l'agressivité des vendeurs(un peu comme pour le laguiole sur les foires)

Nous avons remplacé des lames carbonne par des lames inox a des centaines de douzaines de couteaux argent ou argenté

quand on travaillait avec des vrais magasins de couteaux .

Ces couteaux était des souvenirs de famille et les gens voulaient s'en servir, il faisait monter des lames inox

Merci pour ce voyage dans le temps.
Certains modèles avaient de superbes viroles, je crois qu'il ne reste plus qu'un seul fabricant de viroles en activité.