Patience et longueur de temps…

Toujours aussi impressionnant cet art du recyclage !

Chapeau

Chopés la semaine dernière, deux grands couteaux de boucher inox massacrés à la meuleuse d'angle.
Détail d'une lame bien attaquée   :

La photo ne montre pas bien mais si on passe l'ongle sur la lame, ça fait "crrrr", genre affûtage au grain 36. L'horreur, quoi.

Pour montrer, je n'ai repris qu'une partie de la lame. Dans l'ordre : frotte scotch-brite gros grain, puis moyen, puis satinage au grain fin, puis feutre empâté, puis frotte coton et pâte grain fin.
Je suis limité par la puissance du moteur mais déjà, on voit bien la différence :

J'y retourne.

Qu'est-ce qu'on passe comme temps à essayer de limiter les dégâts causés par le meuleur fou quand même

Tout bonnement impressionnant ce resultat ! Ta lessive fait pareil ?

Bedreskungs a écrit:

Qu'est-ce qu'on passe comme temps à essayer de limiter les dégâts causés par le meuleur fou quand même

C'est vrai que des fois, je me pose la question de l'intérêt de consacrer autant de temps à des couteaux ruinés mais celui-ci est un Sheffield de belle facture (CAFCA), avec un acier de qualité et, comme pour les deux Tichet de l'autre jour, ça vaut le coup d'y passer un peu de temps.
Mais bon, c'est vrai qu'il faut être un peu givré pour passer des heures sur un couteau que je revendrai (peut-être) 5 €.

J'avais montré sur le coin des chineurs cette botte de couperets, dont un fendoir picard (à gauche).
Quelques heures (un peu trop, peut-être) de boulot et les voilà prêts pour une nouvelle vie.
(La photo accentue les défauts du métal. En fait, ils sont plus propres que ce que l'image montre).
Avant :


Après :

D'ailleurs les deux Tichet ça donnait quoi ? Tu as eu le temps de les remettre à neuf ?

Oui, je m'en suis occupé mais ils mériteraient plus de soin ; là, je suis allé au plus pressé.
Dans l'hiver, je les reprendrai. Mettre les manches au propre en virant ces initiales et fignoler le ponçage des lames en n'oubliant pas l'adage : ce qui n'est pas parti au 180 ne partira pas au 400.
Détail toujours surprenant sur ce type de couteau : un distal-taper incroyable : 6 mm à l'entablure et 0,5 mm à la pointe ; et une sensation d'équilibre remarquable à la prise en main.
Oui, vraiment, ça vaudra la peine de les reprendre avec soin.

Déjà un très joli taff !

J'ai commencé à reprendre les deux Tichet ; et en regardant de près, je vois ça sur le talon du chef.
Pas une surprise mais j'étais content de trouver la marque à cet endroit, comme Bedreskungs en avait montré sur ses couteaux.

J'ai tout un tas de vieux couteaux de table qui ont bien vécu et qui demandent à reprendre du service pourvu qu'on leur fasse une petite toilette. Par exemple, ces vieux Fayard bien attaqués mais dont les lames ont un joli biseau entablé.
Les manches de corne ont connu l'eau bouillante ; ils sont tout pelucheux et ternes.
Comme d'habitude, je fais un pochoir en papier à la forme que je veux donner aux lames.
Je colle le pochoir sur chaque lame et avec un feutre, je barbouille la partie que je vais couper.
Ce système permet d'avoir ensuite des lames rigoureusement identiques.
Avant :


Je vous fais grâce du processus, je l'ai déjà raconté ici.
Quelques heures de boulot et j'obtiens ça :

Après :

Je ne suis pas très satisfait du résultat. Le polissage laisse à désirer ; ça n'est plus du tiré de long mais pas encore du poli propre.
Cet après-midi, je vais tout repasser à la frotte Scotch-Brite fine pour essayer d'avoir un résultat plus homogène, type satiné très doux.
À suivre…

ça va se vendre comme des petits pains

Voilà le résultat après passage à la frotte à satiner (avec un peu de crotte fine dessus).
Je préfère nettement car le satinage rend invisibles les petits défauts du métal.
Je ne suis pas encore prêt pour faire du poli-glace, moi.
Pour ma défense, j'ai quand même constaté que certains aciers se prêtaient plus facilement au polissage que d'autres. Parfois, le poli vient vite et d'autres fois, je dois y passer un temps infini pour un résultat limite.
Photo après-après :

Mazette ! Quel beau résultat !

Merki les copaings.
Un petit coup d'œil sur mes prochaines victimes : des vieux Dozolme bien croustillants mais rattrapables avec de la patience.
Manches en corne flammée plutôt jolie.
En plus, la marque aux deux lions est belle.
La suite dans pas longtemps.

Ayé, les Dozolme sont passés sur le billard.
Bien sûr, à cette heure, il fait quasiment nuit et j'ai fait la photo à la lumière de mon établi. Pas terrible mais bon.
Ils étaient un peu plus creusés, pour certains, que je ne croyais, et j'ai dû enlever pas mal de métal pour virer les cratères de rouille.
La corne des manches est très belle.

Ça bosse dut et bien dans le Berry profond

CHAGUY a écrit:

Ça bosse dut et bien dans le Berry profond

Sur. Ils n'ont rien d'autre à faire.

dur, je sais pas, mais bien, assurement !

Douze très beaux tables, montrés dans "le coin des chineurs", dont la marque m'était inconnue et que CoutèlSannadou avait identifiés (Merci copaing !).
Coutellerie de grand luxe, en matériaux précieux et acier de très belle qualité, souple et résilient, comme Nogent a su en produire à la grande époque des Arts de la Table.
Rouille de surface et manches ternes, que je pensais en bois teinté mais qui sont en ébène.
Donc pas besoin de retailler les lames qui étaient saines ; juste frottage et polissage.
Avant :


Après :


Le pédigrée des couteaux :

Du Pakibouze au Nogentais, il y a toujours une place sur l'établi de la Vieille Taupe  Quel beau boulot

Un petit WIP avec la remise en service de très vieux couteaux à dessert de Charles Guerre, à Langres.
J'avais déjà montré la transformation des couteaux de table du même service.
Avant :
Après un petit coup de frotte pour virer la rouille, c'est net, le bout des lames est cuit. Amputation à prévoir en gardant un max de lame quand même car les couteaux sont petits.


Même procédé que pour les grands formats : un pochoir, un feutre, et je marque la partie à couper.


Zim-zoum, on coupe :


Ébavurage indispensable des pointes avant de commencer le polissage. Une écharde d'acier sous un ongle et on pleure sa mère pendant des heures:


Après :
Voilà, le plus dur est fait. Reste à fignoler le polissage des lames et des manches (en ivoire) et ils pourront repartir vers une nouvelle vie.
Ça aurait été dommage qu'ils finissent à la benne, quand même, non ?

Merci pour ces étapes. Pour la découpe des bouts de lames, après avoir essayé dangereusement et sans succès la meuleuse, la scie sauteuse, etc    je viens de commander des disques diamant (S545) pour ma "dremel parkside". J'aurais pu te demander avant,  mais quel outil utilises tu pour tes séries de découpe ?

En fait, ça dépend. Le plus souvent, c'est à la scie à métaux (acier rapide 32 dents), le petit disque à tronçonner Dremel ou, quand j'ai gros à couper, la meuleuse d'angle avec un disque extra-fin (1 mm). Le dernier système n'est pas le plus simple car il chauffe énormément (risque de détrempe) et par ailleurs, les lames étant en biais, elles sont difficiles à immobiliser.
Bref, je me débrouille en allant au plus facile, quoi.
J'ai regardé le disque S 545 ; il semble très correct si tu n'as qu'une ou deux lames à couper.
N. B. : Quand je coupe à la meuleuse (diam. 110 mm), je fais attention à rester au large du trait de coupe (2 mm à peu près) et ensuite, je fignole au lapidaire ou à la meule corindon car là, je peux tremper dans l'eau autant que de besoin pour refroidir.

Merci pour ces précisions. Je vais donc commencer par appeler ma scie à métaux "Patience et longueur de temps" et me cracher ds les mains en attendant le disque

Chopés à Emmaüs pour quelques piastres, trois à jambon dont un avec manche ABS ; un à pain manche en corne ; un cuisine neuf de stock, jamais affûté et une lancette à huîtres avec des serrations maison dont je n'ai pas compris l'utilité.
Avant :


Passage à la frotte pour tout le monde et ponçage des manches, puis deux couches d'huile de teck pour les rendre hydrofuges.
Après :


Le grand couteau à jambon est de très belle facture, et comme l'avait vu Bedreskungs sur le coin des chineurs, il est nogentais.