Patience et longueur de temps…

Vrai que ca donne furieusement envie de trouver un vieil opi tout rincé ! Vivement les vide greniers !
Et je plussoie pour ce roman photo tres realiste !

Comme vous le savez ici, je les aime vieux, bancals boiteux, bref abîmés par l'usage et le temps. Alors bravo à toi Rosalux d'avoir remis en état ce modeste couteau. Mais toi, ne sois pas modeste ! Sois fier car tu l'as fait ! Rien n'est jamais facile, je le sais : quand je plante 3 clous, j'en casse 1 et j'en tord 2! Bravo à toi !

Deux petits ciseaux chinés à 0,50 € les deux.
État pas génial mais à ce prix, on ne discute pas, on prend.


La rouille a bien marqué l'intérieur des lames, et ça, c'est rédhibitoire pour espérer les remettre en service, sauf à reprofiler le plat de la lame, ce que je ne sais pas encore faire (mais ça viendra !).
Donc démontage, dérouillage et enfin polissage. Un petit coup de meule pour refaire un fil aux lames, remontage, une goutte d'huile, et ça roule.
Celui du haut est un "véritable Beauvoir". Première fois que je vois cette marque sur un ciseau.
Sur celui d'en bas (qui n'a pas de marque), on voit bien les creux faits par la rouille.

Cette berceuse est un cadeau que je prépare pour un copain nantais du forum (qui l'attend depuis une éternité et demie )
Bien rouillée et branlante de partout mais le tranchant est propre, c'est déjà bien.
Avant :


Après :
J'ai resserré les poignées en matant les soies sur les rosettes.
J'ai frotté la lame et les viroles en laiton, poncé les poignées, puis j'ai mis deux couches de gomme-laque ; il en reste trois ou quatre à passer.
Il restera à refaire un fil (à main levée et en arrondi, ça va être chaud !) et la berceuse partira pour son nouveau foyer.
Pas réussi à déchiffrer la marque. Je la mets dans le fil "identification".

belle restauration

Sur le fil des chineurs, je vous avais montré ça :

J'ai entrepris le grand traiteur et le petit office.
- Pour le traiteur, j'a réduit le recurve en diminuant la lame au talon et en alignant le manche sur la lame.
J'ai aussi "tombé" un poil la pointe de la lame qui était un peu mollassonne pour lui donner un aspect un peu plus agressif.
Polissage à la crotte forte pour retirer un max de rayures, puis frotte et crotte fine pour polir. Affilage à la meule à eau.
Le manche a été dégraissé puis poncé et il a reçu quatre couches de gomme-laque.
(les taches qu'on voit sur la photo sont dans le bois).

Le manche du petit office a été poncé et teinté à l'encre de Chine. La virole était protégée par du Chatterton.
Après séchage, il a reçu deux couches d'huile siccative (avec léger égrenage à la laine d'acier 000 entre les couches).
Dérouillage de la lame à la frotte Scotch-Brite et polissage, puis affilage.
Voili-voilà.

Beau boulot.

Propre, net et sans bavure.

Une nouvelle vie pour ces couteaux !
Belle restauration

Eh ben voilà, prêt à honorer sa place en cuisine cet office !

quel talent !

Merki les copaings.
@ Fr@nk : je ne crois pas avoir de talent dans ce domaine mais en revanche, j'ai une obstination de bourrique. Ça aide, des fois.

Sur "le coin des chineurs", j'avais montré ce demi-chef nogentais (en bas sur la photo) bien foutu mais qui était tombé sur le nez et que le tonton Marcel avait affûté à la pierre à faux.


Tout doux, en travaillant uniquement sur le dos de la lame, je "tombe" le nez jusqu'à reconstituer une pointe.
À la meule à eau, je refais un fil.


Puis passage à la frotte scotch-brite pour virer les rayures et satiner la lame.
Enfin, polissage à la frotte tissu et crotte fine pour un beau brillant.
Le manche : en le regardant de près, je le trouve quand même bien noir pour être resté longtemps aux intempéries.
Petit test à la toile émeri et à l'évidence, c'est bien de l'ébène et pas du bois teinté comme je le croyais.
Donc polissage du manche à la frotte et de la virole (qui est bien en maillechort).
Et voilà le travail !


Petite coquetterie : une soie traversante sur rosette. Classe !

Joli !

C'est reparti pour un tour.

Je m'en doutais un peu, la virole maillechort et le manche ébène c'est resté la norme sur Nogent pendant très longtemps, pas mal de temps après que Thiers ait été converti par le bois teinté et l'alu !

Super boulot, il a l'air tout neuf sorti du magasin Tu lui réserves un usage en cuisine j'espère ?

Bedreskungs a écrit:

Tu lui réserves un usage en cuisine j'espère ?

J'vais me gêner, tiens !
Dès demain, il sera au boulot.

Super, tu nous diras ce que ça donne !

Classiquement on s'en servait pour la viande et le poisson, mais à mon avis rien de mieux pour couper les concombres ou les patates pour ce type de lame !

rosalux a écrit:

Puis passage à la frotte scotch-brite pour virer les rayures et satiner la lame.
Enfin, polissage à la frotte tissu et crotte fine pour un beau brillant.

J'suis bluffé : Ca marche bien la crotte fine !

Blague a part .. joli travail !

Joli cuisine. Ca me donnerait presque envie de faire les brocantes du coin.

Fr@nk a écrit:

J'suis bluffé : Ca marche bien la crotte fine !

Oui, j'ai appris l'importance de ne pas négliger l'ordre des pâtes à polir (les crottes, quoi).
Les plus fortes ont un pouvoir coupant important mais elles ne font au mieux que satiner.
Il faut ensuite nettoyer la frotte ou en changer pour passer à une crotte au grain plus fin et enfin polir.
Comme on dit souvent ici, le polissage, c'est un métier à part entière.

@ Kokoro : essayé tout à l'heure pour faire des spaghetti de courgettes. Un régal à utiliser.

Encore une superbe restauration
Si tu ne l'utilises pas je veux bien t'en débarrasser

Moi aussi, mais même si j'aimerais bien l'ajouter à ma collection, je pense franchement que c'est mieux qu'il le garde en cuisine

Ben… en fait, il est déjà au boulot ; et il est étonnamment agréable à utiliser.
En quelques minutes, à l'instant, les spaghetti de courgettes pour midi. Top !

Super boulot...
Il a l'air comme neuf.
Et les spaghettis de courgettes,

Merci les copaings.

Ca s'appellerait pas joindre l'utile à l'agréable ?

J'ai mis sur le billard le Schlieper acheté ce matin, (voir coin des chineurs) et dont la lame avait été massacr affûtée par un barbare.
Comme je vais vendre le bestiau dans les dix euros étui compris, je n'ai pas trop fignolé mais quand même, il est plus que propre.
Mitres en maillechort et côtes en micarta ou G10, ou un machin comme ça.
Une fois nettoyé et huilé, je vois qu'il a même une aide à la fermeture. Pas mal !
Avant :


Après :


Le Schlieper une fois bien propre :

Rosa car la lame avait fortement morflé

J'avoue, belle résurrection !

Merki.