J. Mongin

Nouvelle vidéo sur l'atelier Mongin :

https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine-fenetre-sur-lart-de-la-forge-a-nogent-en-bassigny_4955919.html

(à partir de 2'40)
Émouture à la lime et meule à eau, ça commence fort !

Une autre, mise en ligne par le musée de la coutellerie de Nogent, en juin 2021 avec une interview de Charly Gascard, le repreneur de l'entreprise.

https://fb.watch/fuGXa5TWLt/



Toujours garder un oeil sur ce que filme le cadreur si l'on ne veut pas dévoiler ses petits secrets de fabrication...





"... par la suite, voir pour une commande en découpe laser ou faire outillage"
Le patron ajoute : "On a une forge en interne pour façonner nos ressorts" ce que confirme le responsable de l'atelier Mickael Malloire.
Moi qui croyait que tout était fait main, lames comprises... Ceci dit, le croquis sur le cahier date de 2017, ça a pu changer, comme le démontre la vidéo tournée par France 3 publiée plus haut.
C'est incontestablement un bel atelier et du très beau travail.

Ils en avaient des beaux au SICAC le WE dernier
Je n'ai pas craqué car j'en ai déjà sept (ou huit)

Je l'ai loupé, je regrette !

Mon premier Mongin "Forgé Main"
On lit ici et là que le poinçon s'est mué en "Fait main" en 1980 avec la livraison de lames découpées.
Voilà pour la légende, la vraie raison et le millésime du couteau je les ignore.
Un Yatagan 14cm en pointe de corne de buffle.
La lame est bien rayée mais le fonctionnement est irréprochable, comme toujours.







Contrairement à ce qu'on lit souvent, il coupe et plutôt très bien !

C'est marrant, mais j'ai toujours eu du mal à imaginer le père Mongin en train de dire à ses gars "tiens, on va faire des lames en acier mou, ça sera notre marque de fabrique".
Un acier qui bille à 80, c'est bien pour de l'outillage, évidemment, mais pour couper un morceau de fromage ou une côte de porc…
Les aciers de coutellerie ont évolué au fil du temps mais même avec un vieux Lag d'il y a cent ans, on peut encore venir à bout d'un steak résistant.

Je suis d'accord pour le vieux Lag , mais perso j'ai eu qu'1 Mongin (dans les années 70 il est vrai)
très beau mais c'est tout, une grosse merde dont le bout s'était tordu je ne sais comment   ,
depuis j'en n'ai jamais voulu d'autres du coup...

rosalux a écrit:

C'est marrant, mais j'ai toujours eu du mal à imaginer le père Mongin en train de dire à ses gars "tiens, on va faire des lames en acier mou, ça sera notre marque de fabrique".

c'est bien probable, surtout avec une clientèle de chasseurs et d'amateurs de bonne chère !
mon humble retour d'expérience :
les lames des Mongin à palme sont épaisses, avec une émouture plate tirant sur le bombé (surtout à la pointe) et un double biseau (ou tranchant) très étroit (ou court) qui s'affile bien jusqu'à ce qu'il ne coupe plus du tout.

1. J'ai confié mon yatagan 14 lame inox à Gérard Krief (un coutelier parisien qui vient de prendre sa retraite) :
reprise de l'émouture, du tranchant avec un double biseau beaucoup plus aigu.
Résultat : rasoir, bonne tenue de coupe, je m'en sers de tranchelard à jambon et de désosseur à poulet.
Entretien : au fusil (classique, non diamanté)

2. J'ai repris le tranchant de mon yatagan 12 lame carbone (XC80) à la pierre japonaise (500, 2000, 6000 pour que ça brille)
Résultat : du mordant et bonne tenue de coupe, une lame très endurante. Je m'en sers presque tous les jours pour à peu près tout.
Entretien : quelques rapides passages à la pierre japonaise grain 2000 ou bien à la pierre des Pyrénées demi-dure (équivalente à un grain 1000) + cuir enduit de pâte à polir (il est collé dessous).

3. Concernant le yatagan 14 inox "Forgé main", grosse surprise :
À la Naniwa à eau 1000/3000, rien, quelques particules de métal mais pas grand chose.
À la demi-dure des Pyrénées, pas mieux.
À la pierre japonaise grain 500, ça commence à poncer et l'eau à se troubler.
Des dizaines (centaines ?) de passes plus tard, on y est.
Grain 2000 pour la finition et balsa enduit de pâte verte pour gommer les rayures et polir le tranchant.
La lame n'a pas perdu un dixième de millimètre.
Je n'imaginais pas qu'une lame inox pouvait être aussi dure !
Résultat : du mordant, une coupe précise et de tenue plutôt bonne (à voir dans le temps).
Entretien : au fusil classique.

Mes critères perso :
mordant : doit mordre sur l'ongle
coupe : doit trancher la peau des tomates même mûres sans les presser,
les oignons sans les écraser,
une baguette sans la briser,
une tourte de meule sans faire de miettes, etc.
tenue de coupe : doit émincer tous les légumes d'un pot au feu pour 6/8 personnes ou un gigot ou un jambon, bref vous avez compris.

Un petit coup de frotte plus tard...







Faut pas être trop regardant non plus !
Petit mail passé aux établissements Mongin, l'estampille "Forgé main" est toujours employée.

à présent qu'il est affuté, il fallait lui fabriquer un petit étui...



taillé dans de la tige de babouche, probablement en cuir de chèvre grainé, coupé au ciseau, cousu à la machine avec du fil synthétique sauf les points de renfort à la main.



à force de persévérer, la corne de buffle a repris tout son brillant.



toujours un tranchant remarquable.

Nickel-chrome.

Voilà, là on peut dire que ça brille.





mes deux Yatagan 14cm ensemble :





Les nuances de la corne blonde et du buffle...



"Forgé Main Nogent Inox" et "Fait Main Inox France" :

Ça fait toujours plaisir de voir et revoir de beaux Mongin

Brillantissime

Superbe…
Petite question technique : tu penses que l'acier Mongin se prête au polissage ou est-ce que tu as fait un stage chez Routu ?
Si je te pose cette question, c'est que j'ai l'impression que j'arrive à mieux polir certaines lames que d'autres. Des fois, le brillant vient très vite (enfin, très vite, c'est relatif…), et d'autres fois, je dois vraiment enlever du métal pour arriver à un poli juste propre.
Si d'autres bricolos ont constaté la même chose que moi, ils peuvent aussi répondre, évidemment.
Merci déjà.

Bonsoir Rosa.
Difficile de te répondre car je suis parfaitement novice en la matière.
Je travaille à la visseuse-dévisseuse et aux disques que l'on peut trouver chez casto.
Je viens de passer un bout de temps sur la lame carbone polie miroir légèrement oxydée d'un Laguiole Calmels contemporain pour rien du tout, tandis que le Mongin a bien répondu au traitement. Ma connaissance en la matière est purement empirique.
Pour supprimer toutes les micro-rayures du ressort du Mongin, je suis passé au disque laine imbibé de pâte liquide diamantée 4 microns pour affiler les rasoirs, puis à la frotte coton avec pâte verte, puis à une autre frotte coton imbibée de pâte puma.

Ça confirme mon impression que certains aciers sont plus faciles à polir que d'autres. Merci.

Avec un anneau forgé