nouvelle saison de chine

Grosse fatigue…
Ce matin, dans le prospectus du supermarché du coin, cette offre alléchante :


Oui, vous lisez bien : 3 couteaux inox et une planche en bois exotique pour 9 euros.
Dans une coutellerie, un demi-chef de bonne qualité même pas en damas, c'est tout de suite un billet de 100.
Sur mon stand, en brocante, on peut se payer un beau cuisine thiernois ou nogentais pour cinq à dix piastres.
Je sais bien, et vous aussi, qu'il n'y a pas de mystère : ces couteaux ne valent même pas le prix demandé. Mais je n'ai plus le courage d'expliquer encore et encore le pourquoi de ce dumping.
Oui, des fois, grosse fatigue.

chaque produit a sa clientèle. Pour beaucoup de gens les "couteaux de cuisine" sont du consommable sans entretien.

Ne perds pas courage, Rosa : il y a parfois, dans la masse informe de nos incultes contemporains, quelques rares individus qui font reprendre foi en l'humanité ! Ils sont rares et préciseux mais ils sont bien là !

"y'en a pas un sur cent, mais pourtant ils existent..."

Vous avez raison ; et c'est ce qui nous permet justement de chiner de temps en temps une jolie pièce délaissée par ceux qui préfèrent le jetable.
Mais juste de temps en temps, et ce matin, ça n'était pas un jour à trouver le Graal.
Ma pêche du jour :
Un filet de sole manche en ABS sans marque et un couteau à jambon marque AS.
Un publicitaire "Phosph… illisible et bien amoché
Quatre Chino-pakibouzes.
J'ai dépensé 4 € pour le tout. Je ne sais même pas si ça les vaut .

Dimanche 8 octobre, je chinerai la dernière brocante de la saison, avec peu de chances d'y trouver le Graal.
Il est donc temps de faire le bilan de ma saison. Voici ce qui me reste pour commencer la saison prochaine.
Les couteaux :


Je ne les ai pas tous mis par manque de place mais ceux qui manquent sont des couteaux moins intéressants, genre spécial lave-vaisselle.

Les couperets :


Les couperets se trouvent facilement en brocante, et à pas cher, mais ils sont quasiment toujours ruinés et leur remise en état demande un gros travail pour un prix de revente pas terrible.

Prochains épisodes : les fermants et les ciseaux. Coming soon.

Super brochette ! De quoi faire des heureux

(D'ailleurs si tu gardes pas le boucher Tichet, je veux bien mettre une option dessus !)

Y a des trucs carrement top la dedans dis donc !

Les ciseaux, c'est une purge à affiler. Le moindre écart sur la meule et c'est la cata.
J'ai réussi à remettre ceux-ci en état (ne comptez pas, il y en a quarante). À part deux ou trois qui sont bons pour la collection, Ils coupent.
Sur la photo, je n'ai pas mis la poignée de Fiskars en plastique mais j'en ai toujours quelques uns en stock.
À venir, les couteaux fermants.

En attendant le retour des hironde vide-greniers, petit passage à Emmaüs Vierzon.
5,50 € pour le tout. Rien de transcendant mais ça fera du stock. J'ai pris le couteau à pain parce que son manche est en corne.

Côté disques, mon épouse m'a dégoté un petit Graal (à 1 €). Janis  et le disque dessiné par Robert Crumb !
(Pour les jeunots, Janis Joplin était la plus grande chanteuse rock du monde in the world).

Et crumb, le plus pervers des dessinateurs...

Sympa le couteau à jambon JC ! J'en ai deux ou trois dans ce style-là, ce sont de jolies pièces, quand elles sont en bon état comme ça.

Cet après-midi, je passe par hasard devant un broc bien foutrique comme je les aime, avec du bazar partout.
Je tombe sur une botte de couteaux croustillants et un couperet énorme.
Il y a aussi un joli Tarry Lévigne à manche de corne fatigué mais la lame est très belle. Seulement, le patron ne veut pas le vendre ; il dit qu'il y tient. Quand on voit l'état de la bestiole, il ne doit pas y tenir tant que ça mais bon.
On négocie : 10 € pour les cuisine et le couperet et je lui remets au propre gratis son Tarry Lévigne. Tope-là, qu'il me dit.
Je donne donc dix balles et j'embarque le tout. J'ai bien vu qu'il ne croyait pas un instant revoir son couteau un jour mais il sera surpris quand je lui rapporterai.

Aucune marque lisible sur les cuisine mais j'ai l'impression que ça sent bon le coutelier nogentais.

Ça y ressemble effectivement ! Le plus petit des trois sera chouette comme tout si rattrapable. Probablement un petit Pernot !

 Sacré coup d'œil, Sherlock !
Si la marque de Pernot est : VRAI PERNOT, tu as vu juste.
La bestiole est très bien fichue, avec un distal taper incroyable. On doit être à quelques pouillèmes de millimètre à la pointe, d'où une belle flexibilité.
Soie traversante sur rosette au cul et manche en chépaquoi mais plutôt joli. Palissandre ?
La virole est en maillechort, évidemment.
Lui, je vais le soigner, sur le billard mais il y a du boulot parce que la lame est très creusée par la rouille.

Ah non tiens, j'ai été abusé par la forme du manche que je voyais plus anguleux (et plus moderne), mais en fait c'est un couteau du Seuillon (Vrai Guyot). Une chance d'en trouver un dans cette condition, il est superbe. Sûrement les cuisines nogentais les plus réputés de la Belle Époque à la seconde guerre. Excellente pioche ! La lame fait 15cm ? Le manche est probablement en ébène, autant certains sont très noirs, autant d'autres sont plus comme celui-ci, brun veiné de noir.

En tout cas si un jour tu envisages de le transmettre à quelqu'un, fais-moi signe.

Voici le marquage intégral d'origine :

Super vos enquêtes et jolies trouvailles

rosalux a écrit:

 ...avec un distal taper incroyable. On doit être à quelques pouillèmes de millimètre à la pointe, d'où une belle flexibilité....

Je ne connaissais pas le terme de "distal taper"
C'est une diminution d'épaisseur de lame du ricasso à la pointe

si cela peut aider

Merci GT pour l'explication du distal taper. D'ailleurs, ça serait bien si on trouvait une traduction en français.

Et merci Bed ; avec ta photo, plus aucun doute, on déchiffre bien la marque de Guyot.
La lame fait 14,5 cm mais les affûtages ont pu lui faire perdre un peu de longueur.
Et après ponçage, le manche montre de belles veinures noires sur un fond brun foncé. C'est donc bien de l'ébène (Macassar ou grenadille).

In French

On parle bien de ressort aminci, on pourrai donc dire un fil aminci en longueur et/ou une émouture amincie en longueur

Pas de distal taper pour mes trouvailles du jour mais une rouille commune et bien établie pour les deux.
Une feuille avec un très long vécu vu la forme de la lame mais elle est en bon état.
Un couteau, probablement à jambon, avec un manche original.
À retrouver dans le fil "avant-après" dans quelques jours.
That's all, folks.

Oh, amusant le couteau à jambon avec manche quadrillé façon ustensile de chirurgie ! Impatient de voir ce que ça va donner !

J'ai commencé sa restauration, et surprise, le manche est en ébène !
À suivre après rattrapage de la lame qui est très attaquée.
Il m'a semblé lire la marque de Sabatier à la "trumpet" mais je ne trouve rien qui colle dans la base Fervel.
Je vais le mettre à l'identification.

Pour le coup sur les instruments de chir les plaques étaient en ébène quadrillé comme ça. Ce qui m'étonne c'est plutôt ce type de plaquettes sur un couteau style jambon, mais après tout j'ai bien trouvé une mini-scie à bois avec des plaquettes similaires, donc pourquoi pas sur n'importe quel type de couteau...

Si un jour je trouve un cuisine ou un saladero avec un manche comme ça ce serait cool !

Mea culpa. Une fois propre, on lit bien "Sabatier trompette" mais la marque est à peine lisible.

Très jolie trouvaille en tout cas, très inhabituelle ! La lame est assez courte non ? Dans les 22cm, quelque chose comme ça ?

Le couteau fait 39 cm dont 24,5 de lame.
Je le mets dans "avant-après" avec la feuille.

Jolie brocante ce matin à Saint-Amand Montrond (à 200 m de là où je suis né ) et bonne petite pioche.
- Un "peleux" sans marque mais pas trop abîmé
- Un curieux couperet Sabatier "à la trompette" à lame étroite inconnu pour moi.
- un autre couperet au manche entouré de chatterton.
- Quatre couteaux de boucher
- Un Opinel N° 7 ou 8, comateux mais pas mort
- Quatre multipièces (qu'on m'a donnés) et qui serviront de réserve de pièces une fois démontés
Comme je passais devant sa boutique, j'ai rendu au brocanteur le Tarry Lévigne à palme qu'il m'avait confié et que j'ai remis au propre.
Il était tout surpris mais heureux de revoir son couteau. Je me suis fait un copain.

Avec le peleux, pas de soucis pour les pissenlits

trouvailles de ce jour