Couteaux chinois mais pas RPC: Le Wu

La légende des couteaux en acier d’obus du Maestro Wu

L’histoire des couteaux Wu m’a semblé assez intéressante pour y consacrer une demi-page (et des photo). Bonne lecture.

Le grand-père de Maestro Wu a commencé la tradition de l’utilisation de l’acier d’obus dans les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale, où la petite île taïwanaise de Quemoy (Kinmen,  金門  , la Porte d’Or), avait peu d’acier pour la production de couteaux et d’outils. Wu ratissait les plages à la recherche d’éclats d’obus et les utilisait pour forger des couteaux et des outils de haute qualité avec la forge qu’il portait sur son dos de village en village.

Entre 1958 et 1978, la République Populaire de Chine, mécontente de la sécession de Taïwan, a envoyé des milliers d’obus d’artillerie sur l’île de Quemoy distante d’environ 2 km de ses côtes. En plus des munitions conventionnelles fortement explosives, il y avait des obus remplis de tracts de propagande éparpillés par une charge de moindre puissance. Ces obus spéciaux avaient une doublure en acier inoxydable Un grand nombre d’éclats jonchaient le sol de l’île. Ce qui semblait un gaspillage allait devenir une source gratuite et facilement disponible d’inox de haute qualité. Le coutelier Wu Tsong-Shan a rapidement commencé à forger des lames pour les bouchers locaux à partir de ces fragments.

La renommée des couteaux Wu a rapidement fait de sa boutique une étape incontournable pour les touristes qui fréquentent l’île. Aujourd’hui, le fabricant offre une gamme complète de coutellerie de cuisine asiatiques et occidentale sous la marque « Maestro Wu ». Une entreprise chinoise, Jende Industries établie au Colorado, importe une modeste sélection de couteaux Maestro Wu principalement destinés au marché américain. Son catalogue compte trois couteaux pliants.

Celui de ma collection présentée ici a été rapporté de Taïwan par ma fille. J’aime bien ce couteau et j’en aime l’histoire. Malgré le travail sur les mitres, je regrette cependant que Wu n’ait pas recherché un style moins occidental, moins « buck ». Le presque même couteau (à part le métal des platines et des mitres)  serait chez vous pour environ140 $ (je n’ai aucune action chez Jende !).

merci pour la découverte et l' historique

Je le trouve très beau comme ça.
c'est une fabrication industrielle maintenant ou toujours artisanale?

es-19136 a écrit:

Je le trouve très beau comme ça.
c'est une fabrication industrielle maintenant ou toujours artisanale?

Artisanat made in Taïwan.

Oui, Rosalux, artisanaux ces couteaux. Mais je ne savais pas où placer ce sujet. À tout hasard je l'ai mis dans les couteaux chinois qui eux-mêmes sont dans la rubrique "industriels". Peut-être faudrait-il créer une rubrique "artisans du monde" ou un autre titre à trouver. Modos?

Je transfère le sujet dans couteau d’artisan

Bien Wu, couper au couteau, merci.

Désolé, mais l'icône clin d'œil à la fin de mon message, c'était pour signaler le deuxième degré.
En fait, à mon humble avis, il n'y a pas grand chose d'artisanal dans ton couteau.
La gravure des mitres n'en est pas une ; c'est un estampage industriel.
Les cotes sont collées et fort mal ajustées ; les rivets bouterollés mécaniquement et la lame est brute d'usinage.
La légende est belle, du forgeron qui porte sa forge (et forcément son charbon, son enclume, ses marteaux et ses pinces) sur son dos et qui recycle des armes de guerre en outils ; et Maestro Wu devait être un vrai maître en la matière.
Mais il me semble que ses successeurs ont un peu oublié la légende pour se tourner vers une fabrication plus "prosaïque".
Ça ne l'empêche pas d'être probablement un bon couteau, qui fait son petit effet et qu'on peut porter avec plaisir. Mais les légendes sont ce qu'elles sont : des légendes.

Tout aussi   , Roselux, mais je n'avais pas vu l'icône et (boulet que je suis) j’avais pris la réponse d'un fin spécialiste pour du bon pain. Je vais quand même garder le Wu et demander à couper au couteau de replacer le sujet dans les "industriels"

Tu sais ; en matière de couteaux, la triche ne date pas d'hier.
J'ai vu autrefois en vitrine à Laguiole même, des "Laguiole" dont le pédigrée n'était pas blanc-bleu ; et pourtant, ils n'étaient pas donnés.
Un beau couteau, c'est beaucoup de travail et des fournitures coûteuses ; donc s'il est peu cher, il n'y a pas de mystère : soit il est fait par des bénévoles (comme le Puy Cervier), soit il est fait industriellement en portière de Fiat Panda ; soit il est fait très loin par des ouvriers en semi-esclavage.
Quand un Montejano ou un Latreille grave une lame ou une mitre, ça représente des heures et des heures d'un travail minutieux. Une presse à estamper ou un laser peuvent faire en quelques secondes quelque chose qui y ressemble un peu (vu de loin, hein).
Heureusement, on peut aimer un couteau pour des tas de raisons. Y compris parce que quelqu'un qu'on aime nous l'a offert.

sensei a écrit:

Je vais quand même garder le Wu et demander à couper au couteau de replacer le sujet dans les "industriels"

Fait

Rosalux, j'eusse préféré que ce Wu soit conforme à la légende, mais tant pis, je ne vais pas faire un aller-retour pour le restituer à l'usine, surtout en ce moment, Wuhan  est plus près de Quemoy que de mon île .
Je cite ma présentation:,"Ainsi mes principaux critères d’achat sont l’aspect esthétique et la curiosité, quel que soit l’époque, l’authenticité ou la provenance. Donc, à ce jour, dans ma soixantaine de couteaux, j’ai un petit peu de tout.". Tu vois, cela ne fait pas de moi un "vrai" collectionneur, mais plutôt un amateur et, parfois, un acheteur compulsif. Cependant, le mot "curiosité" que j'emploie ci-dessus englobe l'idée de l'art, de l'inventivité et la minutie du créateur, de l'histoire rêvée des matières qui composent le couteau (fossile, morta...). Assez philosophé. À une autre fois.

Les Espagnol en faisait aussi dans les années 90 on en avait sur notre catalogue sur la page couteaux Espagnol

Après le Pakistan s'est mis à en faire puis les Chinois

Au départ c'était un bon couteau