Faits main ? [personnel]

Bonjour les copaings,
Sur un autre forum, un ami propose à l'identification ces trois couteaux achetés sur un vide-grenier en Catalogne et qui ressemblent vaguement à des Pallares.
Celui de droite est à l'évidence fabriqué dans une lame de faux.
Dimensions : environ 28-29 cm.
Deux questions :
- Fait maison ou petite production locale ?
- Quel usage pour ces couteaux rustiques ?
Merki à ceux qui se frotteront le cerveau à cette énigme.

Salut Rosa,

Franchement, je ne connais pas ces couteaux qui ne sont pas mon domaine de prédilection.

Mais, je pencherais pour une production "fait maison" et d'usage paysan.

Je me souviens, quand j'étais gamin et en vacances chez mes grands-parents maternels en Anjou; ceux-ci ,agriculteurs, coupaient les fanes trop longues des poireaux pour les ranger dans les cageots avant d'aller au marché.

C'était toujours avec des lames de récupération emmanchées dans des manches de vieilles limes ou outils à main divers ils n'étaient pas considérés comme un couteau au sens propre du terme mais plutôt comme "un outils à couper"....

Ces "couteaux" étaient maltraités, plantés dans une poutre ou un billot, sous la pluie et le vent contrairement aux couteaux de poche de mon grand-père et de mes oncles bien rangés (les couteaux pas les oncles) au fond la poche.

Bon, je sais que çà ne fait pas avancer le schmilblick, mais cette petite séance de thérapie m'a permis de comprendre d'où venait mon gout pour les objets coupants...

"DEXTER, arrête de jouer avec ta petite sœur et pose moi ce couteau !!!"      

La même idée que Monja: un couteau d'usage paysan...

Dans mon enfance, les vacances se passaient chez mon oncle paysan; c'était une époque rude, ou les gens savaient s'entraider... Le battage de la moisson se faisait tour à tour dans chacune des fermes des hameaux; la batteuse se déplaçait et chacun aidait l'autre... L'occasion aussi de repas "communautaires" et de libations après des journées harassantes...

Les adolescents aussi participaient aux battages... Je pense à un poste particulier où le travail consistait à couper le lien qui fermait la gerbe de blé, lorsque celle-ci était projetée à la fourche par un adulte, sur le plateau de la batteuse, avant qu'un autre l'étale sur une sorte de tapis roulant sommaire... C'était un travail moins pénible et souvent confié à un jeune qui ne manquait pas d'adresse, car ce pouvait être dangereux: il avait pour ce faire un couteau artisanal, souvent une pointe de faux coupée,courte, emmanchée et très affûtée: exactement comme la photo! Un seul geste pour trancher, quelquefois à la volée, mais les adultes ne voulaient pas: il y avait des accidents. Je me rappelle avoir utilisé cet outil avec fierté... On remplaçait souvent le jeune: la fatigue venait vite dans le bras...

Merki les copaings. Ça rejoint mon hypothèse d'un travail fait maison.
On imagine bien que ces "machins" étaient à usage domestique et faits pour être menés à la dure.
Du reste, on ne devait pas leur demander de couper longtemps avant d'être réaffûtés car les lames de faux sont trempées "mou" pour pouvoir être battues,
sauf à avoir appliqué à ces couteaux un traitement thermique (trempe, recuit), ce dont je doute un peu.
Pour autant, les couteaux que montre le copain ne sont pas bâclés dans leur fabrication ; ils ont tous les trois des soies traversantes.

Je transmets les résultats de nos recherches sur l'autre forum (la Place de l'Ours).