Patat'collection

Deux couteaux de poilu offerts aux soldats par leur famille. Ici ce sont sûrement des couteaux commémoratifs, l'un réalisé en 1916 et l'autre en 1919.

Ils sont gravés à l'acide "la gloire des alliés" et de l'autre côté "guerre européenne" suivi des années.

Petite babiole chinée, couteau d'écrivain, pas de marquage.

Sympa cette petite chose

Bonjour,

Nous sommes à 40km à l'Est de Châtellerault dans la ville de Preuilly Sur Claise qui s'appelait Preuilly début XIXème.

Un peu d'histoire, sic :
"Preuilly (du gallo-romain Prulliacum) possède une longue histoire depuis l'époque gallo-romaine, jusqu'à la constitution du bourg actuel, sur la rive droite de la Claise, entre ses deux pôles historiques principaux, l'abbaye bénédictine et le château féodal. Au Moyen Âge, Preuilly avait le titre de première baronnie de Touraine et ses barons successifs jouèrent un rôle régional important, notamment dans les conflits opposant les comtes et seigneurs des provinces voisines, et pendant la guerre de Cent Ans, de par sa position frontalière avec les territoires sous contrôle des Anglais."

En 1850 naissait Jean Dugué, Coutelier à Preuilly où il passa sa vie et mourut. Son fils Ernest Alphonse Dugué (1876 - 1953) prit la suite de son père, il est recensé en 1911 à Les Haye-Descartes, une ville proche, il est "Patron de coutellerie". Deux générations de couteliers qui produisaient à partie des bois de cerfs ou d'os les gros canifs incontournables pour les hommes actifs de l'époque.

Les habitants de Preuilly m'ont également parlé d'un Alphonse Alfred Dugué qui avait pignon sur rue, Rue de l'horloge, coutelier sa vie entière, né en 1879, décédé en 1968. Je n'ai malheureusement pas trouvé d'information sur Alphonse Alfred sur les sites de généalogie... A noter qu'à la même époque vivait un Alphonse Dugué coutelier de son état à Châtellerault dont on peut voir de très beaux ouvrages passer régulièrement sur le net.

Venons en aux couteaux en ma possession. Aucune idée de quel Dugué les a fabriqué !
Ils ont tous un marquage présentant une erreur d'orthographe sur le nom de la ville, il manque le "i". Cela plaide pour Jean ou Ernest et au plus tard le début XXieme car il me semble qu'il aurait été difficile de faire une telle faute sur plusieurs années à une époque plus récente.
En termes de facture, l'absence de contre-tranchant sur le cornillon, tire-bouchon, l'acier, le rivetage me font penser à des pièces récentes (mi-XXieme).
Exception faite de celui avec des plaquettes "Os" qui me semble être de début XXieme.

Qu'en pensez-vous?

Un beau morceau d'histoire et de bien jolies pièces.

Je n'ai jamais été emballé par les "vieux couteaux", mais j'aime beaucoup cette narration
Merci

rosalux a écrit:

Un beau morceau d'histoire et de bien jolies pièces.

Ben, moi j'adore les vieux tromblons et les belles histoires ! Quel bel ensemble !

Un nouveau petit trousseau de flammes de vétérinaire...
Joli décors de fleurs, château et embarcation.
Côtes en argent me semble t-il mais à vérifier.

Très jolie cette dernière, elle s’ouvre dans les deux sens ?

Cela suivre comme un éventail avec un retour en argent pour le blocage des outils.

couper au couteau a écrit:

Très jolie cette dernière, elle s’ouvre dans les deux sens ?

Du beau du beau.... comme je n'ai pas ! tes plus belles pièces qui enflamment*** la classe

Joli, mais on ne voit pas la marque

tintin a écrit:

Joli, mais on ne voit pas la marque

Oui pardon, "FERRAS à Toulouse"
Je pense que c'est de fin XIX, début XXieme mais aucune certitude

Merci. Ferras etait un grand coutelier spécialisé dans la fabrication d'instrument de chirurgie

Merci Tintin le spécialiste

Bonjour !
Aujourd'hui pas de couteau mais le partage un instant de vie du colonial. Nous sommes en 1916, la guerre fait rage, le Ministère de la guerre, intendance coloniale, commande....
.... plus de 22 000 couteaux de poche réglementaires, des couteaux coloniaux !

Grand bonheur pour moi car rares sont les documents d'époque qui font allusion à ce couteau au delà du traditionnel "Description des Uniformes de l'infanterie coloniale" de 1903 que tout le monde connait !




Sinon pour ceux qui sont sur face book : Suivez les aventures du Colonial ici !

Magnifique document ! Une vraie trouvaille.

Monja cherche pile ce genre de document.
Ça devrait faire frétiller son œil.
Édith : Ah zut, j'avais pô vu que tu lui avais déjà envoyé. Merci.

Un peu d'histoire.. . (Pour les fans du colonial, rejoignez nous ici:
https://www.facebook.com/groups/1229412107911846/?ref=share_group_link

Notre marine connaissait les couteaux  "personnels" depuis l'invention de la navigation. C'est une certitude. Côté pliants, la légende et le bon sens placent sur les navires du XIXieme à minima le père des couteaux pliants, le 2 clous type Capucin ou Montpellier. Une lame, deux clous et un manche en bois ou en corne, quoi de plus simple. Certains marins devaient se les fabriquer eux-mêmes! Les plus aisés, les officiers, se les achetaient dans les quincailleries du port d'escale ou dans les magasins de coutellerie (nous évoquerons l'enseigne "Empereur" à Marseilles dans un prochain post.
En 1891 (circulaire du 3 octobre, n° 406, bulletin officiel page 486) la Marine se dit qu'il est temps de réglementer le type de couteau de poche embarqué par ses marins, de le démocratiser aussi. L'adoption du premier couteau réglementaire pour marin fait l'objet du commentaire suivant :
"L'adjonction au sac d'un couteau de poche aura pour effet de sanctionner ce qui existe en fait dans la Marine, tout en permettant aux hommes d'acquérir, à un prix avantageux, un article de bonne fabrication.
Le couteau de poche sera inscrit dans la nomenclature générale sous les numéros 163-101.1 sous la désignation de couteau de poche pour marins et soldats et au prix officiel de 0 fr.50."
Le couteau de poche pour marin est modifié en 1894 (circulaire du 22 novembre, n° 498, bulletin officiel page 672) :
".. Le couteau de poche actuel des marins est remplacé par un modèle plus solide, pourvu au manche d'une plaque en cuivre pour l'inscription du numéro matricule de l'homme et d'un anneau pour recevoir un amarrage en ligne blanche formant nœud coulant et qui sera suspendu au cou."
L'aventure du couteau pliant réglementaire de marin tournera court rapidement, dès le 13 mai de l'année 1903 avec la suppression du couteau et de son amarrage de la composition réglementaire du sac du marin (bulletin officiel, n° 149, page 538).

"Messieurs,
la Marine se trouvant, par suite de l'opposition du fabricant, dans l'impossibilité de mettre en adjudication publique la fourniture des couteaux de poche du modèle rendu récemment réglementaire pour les Equipages de la flotte, j'ai rapporté ma décision du 21 février dernier portant adoption de ce nouveau modèle de couteau.
D'autre part, considérant qu'il n'y aucun inconvénient à laisser les hommes libres de se procurer leur couteau de poche où et comment ils l'entendront, j'ai décidé que, lorsque les approvisionnements actuels seront épuisés, le couteau de poche et son amarrage cesseront de faire réglementairement partie du sac du marin.
Toutefois, en laissant à la libre disposition des hommes le choix du modèle qu'ils jugeront à propos de se procurer, il convient d'interdire formellement les couteaux qui, par leur forme et leur dimension, constitueraient plutôt une arme qu'un objet d'usage courant. Vous aurez à donner des ordres en conséquence.
Le couteau de poche et son amarrage cesseront dès maintenant de faire du sac du marin mobilisé. Les quantités de ces objets existant actuellement dans les stocks de réserve seront immédiatement versés au service courant pour être délivrés dans les conditions habituelles jusqu'à épuisement des approvisionnements.
Il ne devra plus être fait d'achat de ces objets.
Signé : CAMILLE PELLETAN"
Heureusement pour nous, ce couteau continua sa course de vie dans une forme légèrement moins luxueuse, le "couteau colonial", remplaçant la corne par le bois et perdant son insert laiton pour le matricule, cela certainement aussi pour l'industrialisation de sa production.

papatate a écrit:

Toutefois, en laissant à la libre disposition des hommes le choix du modèle qu'ils jugeront à propos de se procurer, il convient d'interdire formellement les couteaux qui, par leur forme et leur dimension, constitueraient plutôt une arme qu'un objet d'usage courant.

Passionnant, ce texte.
Il authentifie ce qui pouvait passer pour une légende : l'histoire du couteau de marin dont le bosco cassait la pointe lors de l'embarquement.
Et il rappelle l'existence de Camille Pelletan, un peu trop vite oublié et qui fut un grand bonhomme.

Merci pour cet intéressant brin d’histoire

Bonjour, partage de ce vieux Pradel usé.
Je trouve la forme du tire-bouchon intéressante car non cylindrique mais s'affinant en cône pour mieux épouser la forme de la plaquette.
Une petite coquetterie sympathique que je n'ai pas croisée souvent...

Ah oui, joli, ce tire-bouchon, et surtout bien pensé.
Je n'en avais encore jamais vu. Merci à toi.

La boîte au petits trucs....

Oh la boite

Hello,
Le même couteau à deux époques différentes.
Je pense qu'ils sont d'usage militaire ou d'Etat, avis aux connaisseurs. Gravés sur le talon d'un côté DIR, de l'autre 3 étoiles ou croix.
L'ancien a une lame épaisse et contre-tranchants.

Bonjour!
Ces trois couteau sont sortis du grenier d'un copain qui s'est dit que j'aimerai les ajouter à ma collection. Autant vous dire que j'étais content

Le marin tout début xx ieme peut-être fin xix ieme. Marquage Sheffield, Joseph Allen NON-XLL
L' alpin bien usé Pouzet Frères
Le très gros palme Sans marquage à identifier en terme d'époque.

Très sympa ton copain.
Pas courrant le sheffield avec le marlin spike sur le même axe que la lame et surtout très joli manche en bois de cervidé.

Très plaisant le marin, chouette copain