TRES CHER COUTEAU REPUBLICAIN

Vente couteau Crocombette offert à Albert LEBRUN

CHER COUTEAU RÉPUBLICAIN
Dimanche 6 février 2022, s'est tenue à Enghien une vente aux enchères particulière : elle comprenait une série d'objets ayant appartenu à Albert LEBRUN, président de la République Française entre 1932 et 1940; dont beaucoup d'objets de luxe reçus en cadeau au titre de ses fonctions officielles; et dispersés par ses successeurs.
Parmi ceux-ci, une pièce de coutellerie remarquable : un couteau Laguiole offert à Albert LEBRUN le 25 Juillet 1934, à l'occasion de l'inauguration de l'Ecole Nationale de le Coutellerie de Thiers.
Ce laguiole 3 pièces exceptionnel, long de 61 cm ouvert, avait été fabriquée par le coutelier THÉRIAS, avec un manche en ivoire.
Mais, surtout, ce manche avait été sculpté par le génial Nicolas CROCOMBETTE , simple monteur né à Pigerolles - un quartier légèrement excentré de Thiers- , et devenu peu à peu, à partir de 1895 un "décorateur" hors-pair des manches de beaux couteaux; et considéré depuis comme quasiment sans égal.
Le manche de ce couteau, en ivoire plein manche, figure une Marianne au bonnet phrygien en tête, et se termine par un "pied" sculpté de feuilles d'acanthe. Les côtes sont décorées de rameaux en feuilles, se terminant par une fleur qui entoure le "clou" central. Ces sculptures ont un relief prononcé. Enfin, les initiales du président "A" et "L" sont entourées de rameaux de laurier, sur la face . A droite, ces initiales sont remplacées par celles de la République : "R" et "F".
La lame est gravée à droite des armoiries de Thiers; et à gauche de la date de cette inauguration "25 Juillet 1934".
A l'évidence une pièce d'exception qui aurait dû trouver place dans un musée; et particulièrement celui de Thiers. malheureusement, la trésorerie de ce type d'établissement permet rarement d'enchérir sérieusement sur de telles pièces, activement recherchées.
Le couteau s'est envolé jusqu'à 43 000 euros hors frais; soit environ 55 000 au bout du compte.

À 42000 €, j'ai laissé tomber l'enchère. 20 % de frais en plus, c'était trop pour moi.
À cette heure, il doit déjà être en Russie.
(J'ai édité ton doublon).

C’est évidemment de la toute belle pièce mais le prix est

Merci pour ce récit

Je me demande si dans 70 ans, les couteaux de notre époque vont se vendre aussi chers.
Le détail dans ce couteau est remarquable mais est-ce que ça se fait toujours? En ivoire non, puisque interdit mais en os?
C’est un peu comme les vieilles maisons, je vois mal qq s’extasier devant une maison MIKIT dans 200 ans……

L'ivoire n'est pas interdit ; il est très sévèrement réglementé par la CITES et un coutelier doit tenir un décompte précis des quantités d'ivoire utilisé. Il faut impérativement que ça soit de l'ivoire ancien, évidemment, et heureusement, il en reste encore pas mal en circulation. Au début du XXe siècle, à Dieppe, on faisait encore des centaines de poignées de porte et des chausse-pieds en ivoire.

Quant aux valeurs des couteaux, il y a deux registres : la valeur intrinsèque (noblesse des matériaux, complexité du mécanisme, etc.) et la valeur spéculative, qui s'ajoute souvent à l'autre, comme dans le cas de ce Crocombette.
Mais il y a aujourd'hui des couteliers d'exception dont les produits vaudront probablement des fortunes dans cent ou deux cents ans.