Comme promis, le retour d'expérience de la Scheppach Tiger 2500.
L'emballage est très bon. Polystyrène partout. La meule est protégée séparément et tout était en parfait état bien que le colis ait subi des avaries importantes pendant le transport.
Au déballage, on sent que la bête est solide. Contrairement au Scheppach 2000, qui a une meule de 200 mm de diamètre et une coque plastique, le bâti du 2500 est en tôle épaisse peinte à l'époxy. Ça sent la Deutsche Qualität.
Attention ! Il y a une cale en polystyrène à l'intérieur du bâti, qui bloque le moteur. À retirer avant toute opération.
Avec le touret et la meule, on trouve un appui métal, un support pour l'affûtage des ciseaux à bois et les fers de rabot, un tube de pâte à démorfiler et un rapporteur d'angle. Le disque à démorfiler en cuir est prémonté.
Après un long trempage dans l'eau, je monte la meule entre ses deux rondelles et la serre avec l'écrou M12 fourni.
Démarrage et premier problème : la meule se desserre après deux tours car l'écrou est au pas à droite !
Obligé de mettre un contre-écrou pour bloquer. Je le remplacerai probablement par un écrou Nylstop plus tard.
Nouveau problème : la meule est voilée ! La surface est bien d'équerre mais elle a un voile de près de 2 mm au bord
Essai d'affûtage d'un ciseau à bois de 50 mm, avec le porte-outil. Je tâtonne un peu pour le caler correctement car rien ne permet de l'équerrer sur la meule et les vis de serrage ne sont pas micrométriques.
L'affûtage est correct, pas long et le morfil régulier. Hélas, le fil n'est pas d'équerre avec le fer du ciseau. À vue de nez, je dirais que ça y va de 2 dixièmes.
Autre souci : je ne peux affuter qu'en fuyant. L'affûtage à contre-meule provoque une "vague" d'eau qui trempe le touret et l'établi.
En soi, c'est peu important ; affûter en fuyant sur la meule demande juste plus de temps mais dans ce cas, l'interrupteur est de l'autre côté du bâti. Pareil pour démorfiler. Il faut passer le bras par-dessus le bouzin (terme technique) pour allumer et éteindre (photo pour montrer le sens de marche et l'interrupteur).
Le grain de la meule est un peu grossier. Il est donné pour du 220 mais je dirais plutôt 150. Néanmoins, après un petit surfaçage à la pierre à dresser, j'obtiens un grain plus fin et satisfaisant pour l'affilage que je veux obtenir.
Le disque à démorfiler : il est en croûte de cuir, assez grossier et pas très bien collé sur le support. Il faut d'abord le gorger d'huile de vaseline avant d'y déposer de la pâte abrasive. Pas d'instructions d'utilisation sur le tube ; passage obligé par Youtube pour savoir comment l'utiliser.
L'efficacité du disque à démorfiler n'est pas évidente, ou je l'utilise mal car non seulement le morfil ne disparaît pas mais il ronge le cuir du disque.
Je ferai donc comme d'habitude : un coup de disque à polir en feutre dur et ça fera la rue Michel.
Le rapporteur d'angle. Il permet normalement d'avoir le bon angle d'affûtage en fonction de l'outil qu'on veut affûter (couteau, ciseau, fer de rabot) mais les instructions sont écrites en Klingon et je n'ai pas compris comment ça marche. Je continuerai de faire comme avant : au pif.
Important à savoir : contrairement à ce qui se raconte un peu partout, les accessoires Tormek ne sont pas compatibles avec le touret Scheppach. Ça serait trop simple !
Bilan : pour un bidouilleur comme moi, c'est un bon outil, pas cher (160 € chez Mano-Mano) et facile à prendre en main. Sans outil spécial pour les lames de couteaux, l'affûtage se fait à main-levée mais on s'y fait vite. Hier, en une heure, j'ai passé tous mes cuisine, des chefs aux offices. Un petit passage à la pierre fine n'aurait pas été de trop mais même sans ça, ça coupe très bien.
À vous Cognac-Jay, à vous les studios.